Point clé #1 : Aligner les acteurs autour d’un référentiel commun
Pourquoi un socle commun est indispensable ?
Le diagnostic PEMD joue un rôle clé de point d’appui technique et partagé dans le pilotage du projet.
Il ne s’agit pas seulement d’un rapport réglementaire. C’est une base d’échange commune entre la maîtrise d’ouvrage, l’AMO, la maîtrise d’œuvre et les entreprises.
Sans ce socle, chaque acteur fonctionne sur ses hypothèses, ses estimations, son expérience du terrain. Une réunion de lancement sur les flux de curage, de dépose ou de tri sans données objectives revient alors à débattre dans le flou ou l’imprécision.
« On pense qu’il y a pas mal de doublages… », « Je crois que les menuiseries sont récupérables… », « Ce type de dalle, on pourra sans doute la recycler… »
Ces intuitions ne remplacent ni la mesure, ni la qualification.
Des décisions techniques plus éclairées
Avec un diagnostic solide, la discussion devient productive. On parle des mêmes gisements, avec les mêmes volumes, on évalue collectivement le potentiel de valorisation, on prend des décisions éclairées sur les modes opératoires.
Cela permet d’objectiver les choix de curage, de déconstruction et de tri.
Faut-il démonter à la main tel lot pour en permettre le réemploi ? Quels éléments doivent être évacués à part ? Quelles contraintes logistiques en découlent ?
Toutes ces questions sont techniquement débattables… à condition d’avoir un socle commun pour débattre.
Le diagnostic PEMD est donc un outil de dialogue et de co-construction, autant qu’un outil d’analyse. Il repose sur une analyse fondée sur des hypothèses (accès au site, profondeur des investigations, typologie des matériaux masqués, etc.) et des choix méthodologiques (critères de réemploi, scénarios de filières retenues, etc.).
En ce sens, le diagnostic est aussi le reflet d’une expertise contextualisée, d’une lecture du bâtiment par un professionnel.
Un diagnostic PEMD, c’est le début d’un projet plus intelligent, plus sobre, mieux maîtrisé.
Le diagnostic PEMD est un outil qui sert à partager un cadre, éclairer les décisions et construire, ensemble, des trajectoires plus ambitieuses et plus réalistes.
Point clé #2 : Guider la conception et les prescriptions
Le diagnostic PEMD vient enrichir la connaissance des bâtiments
Le diagnostic PEMD n’est pas un simple outil d’optimisation “aval” , qui va optimiser les flux de déchets, le tri à la source : il peut devenir un outil de conception.
Beaucoup de bâtiments anciens disposent de peu ou pas de documentation technique fiable. Le diagnostic PEMD devient alors une opportunité précieuse de reconstituer des données : nature des matériaux, composition des ouvrages, procédés constructifs d’époque… Autant d’informations qui sécurisent les choix de conception et enrichissent la compréhension technique du site.
Le informations du diagnostic PEMD éclairent les choix
En identifiant en amont les matériaux présents, leurs caractéristiques et leur potentiel de réemploi ou de valorisation, le diagnostic éclaire les choix techniques et architecturaux :
- Est-il pertinent de déposer et réutiliser sur site certaines menuiseries ?
- Peut-on réintégrer dans le projet des éléments de second œuvre existants (cloisons, faux plafonds, équipements) ?
- La structure est-elle compatible avec un nouvel usage futur ?
C’est donc un outil qui fait le lien entre l’existant et le projet à venir.Il permet aussi d’intégrer des exigences réalistes dans les cahiers des charges :
- prescription de démontabilité,
- Critères de réemploi
- scénarios de tri adaptés aux gisements réels.
Un diagnostic bien intégré, c’est un projet conçu en conscience de son passé, et en dialogue avec ses ressources.
Point clé #3 : Nourrir l’amélioration continue et la performance RSE
L’amélioration continue a besoin de mesures et de données
Le diagnostic PEMD n’est pas seulement utile pendant le chantier : il devient un levier puissant pour améliorer la performance globale de l’entreprise.
En confrontant les données du diagnostic aux résultats obtenus (quantités réellement évacuées, taux de valorisation effectifs, gisements réellement réemployés), la maîtrise d’ouvrage et ses partenaires peuvent :
identifier les écarts entre prévisions et réalisations,
ajuster leurs pratiques sur les projets suivants,
fiabiliser leurs méthodes de diagnostic au fil du temps.
Ce retour d’expérience systématique permet de monter en compétence, à la fois sur la qualité des diagnostics et sur la performance opérationnelle des chantiers.
Les informations du diagnostic PEMD, structurantes pour la stratégie RSE
C’est aussi un outil structurant pour la stratégie RSE :
suivi consolidé des indicateurs environnementaux (quantités valorisées, réduction des déchets, économies de matières premières),
preuve tangible des engagements en matière d’économie circulaire,
données mobilisables pour les rapports extra-financiers ou les labels (HQE, BBCA, etc.).
💡 Exemple d’indicateur CSRD – ESRS E5 :
Taux de réutilisation, de recyclage et de valorisation des matériaux :
Part des déchets du chantier réutilisés, recyclés ou valorisés par rapport à la quantité totale de déchets générés.En capitalisant projet après projet, l’entreprise renforce sa crédibilité RSE et optimise durablement ses pratiques.